Quentin Tarantino, le maître incontesté du cinéma audacieux et provocateur, ne manque jamais une occasion de partager ses opinions tranchées sur les œuvres de ses confrères. Dans une récente interview, il a exprimé son mécontentement à l'égard d'un film d'action mettant en vedette le légendaire Harrison Ford. Ce film, c'est "Patriot Games", réalisé par Phillip Noyce en 1992. Tarantino n’a pas hésité à déclarer que ce long-métrage avait enfreint les "lois du bon cinéma" et a même suggéré que le réalisateur mérite d'être envoyé en "prison pour cinéastes".

Un regard critique sur “Patriot Games”

Contexte du film :

• Titre : Patriot Games
• Réalisateur : Phillip Noyce
• Année de sortie : 1992
• Acteurs principaux : Harrison Ford, Anne Archer, Patrick Bergin

Dans "Patriot Games", Harrison Ford incarne Jack Ryan, un ancien agent de la CIA qui se retrouve impliqué dans un complot terroriste après avoir sauvé un homme d'une attaque. Ce film, bien qu'il ait été un succès commercial, a suscité des réactions mitigées, notamment de la part de Tarantino.

Les critiques de Tarantino

Tarantino a commencé par reconnaître que l'intrigue de vengeance de "Patriot Games" était prometteuse, mais il a rapidement nuancé son avis :

"L'histoire de deux hommes qui cherchent à se venger l'un de l'autre est intéressante, mais le dénouement est ce qui a fait perdre tout mon intérêt pour le film."

Les points soulevés par Tarantino

1. La résolution du conflit :

   • Tarantino a souligné que le film échoue à offrir une conclusion satisfaisante au conflit entre Jack Ryan et son adversaire, ce qui est crucial dans un thriller d'action.
   • Il a exprimé son mécontentement face à la manière dont la scène finale est traitée, la qualifiant de "stupide".

2. La scène finale :

   • Tarantino a critiqué la façon dont Harrison Ford tue son antagoniste en le faisant tomber sur une ancre.
   • Il a déclaré :

     "Vous pouvez entendre un comité penser à cela et dire : 'Eh bien, il l'a tué avec ses propres mains, mais il ne voulait pas vraiment le tuer, vous savez, alors il peut retourner auprès de sa famille.'"

3. Le problème de la moralité :

   • Pour Tarantino, la résolution du conflit de manière accidentelle permet au protagoniste de rester un "bon gars" aux yeux du public.
   • Cette approche, selon lui, est une façon de préserver l'image du héros, ce qui l'indigne profondément.

La "prison pour cinéastes"

Tarantino a proposé une sanction pour ceux qui, selon lui, commettent de telles erreurs dans leurs films. L'idée de la "prison pour cinéastes" est une métaphore qu'il utilise pour exprimer son désaccord avec les choix narratifs qui, selon lui, trahissent l'essence même du cinéma.

Pourquoi cette approche le dérange-t-il ?

• L'authenticité des personnages :

  • Tarantino est un fervent partisan de la complexité morale et de l'authenticité des personnages. Il estime que les héros doivent faire face aux conséquences de leurs actions, sans échappatoire.

• Le divertissement et la responsabilité :

  • Il soutient que le cinéma a une responsabilité envers son public. En évitant de montrer les conséquences réelles des actes violents, les réalisateurs créent une illusion qui peut fausser la perception de la réalité.

Comparaison avec d'autres films

Pour mieux comprendre la critique de Tarantino, examinons comment d'autres films traitent de la violence et de la moralité des personnages.

Film	Réalisateur	Résolution du conflit	Conséquences pour le protagoniste
Pulp Fiction	Quentin Tarantino	Violente et directe	Les personnages doivent vivre avec leurs choix
Die Hard	John McTiernan	Affrontement final avec conséquences claires	John McClane est un héros imparfait
The Dark Knight	Christopher Nolan	Conflit complexe avec des ramifications morales	Batman doit faire face à ses choix difficiles
Gladiator	Ridley Scott	Vengeance avec une fin tragique	Maximus est un héros tragique

La vision de Tarantino sur le cinéma

Quentin Tarantino a toujours été un fervent défenseur de l'art cinématographique et de son potentiel à explorer des thèmes profonds. Il est connu pour ses scénarios brillants et ses dialogues percutants. Voici quelques-unes de ses convictions sur le cinéma :

• Le cinéma comme art :

  • Pour Tarantino, le cinéma est un moyen d'expression artistique puissant qui doit être utilisé pour raconter des histoires authentiques et engageantes.

• Les personnages complexes :

  • Il croit fermement que les personnages doivent être nuancés et avoir des motivations profondes. Les héros ne doivent pas être unidimensionnels.

• La responsabilité des réalisateurs :

  • Tarantino insiste sur le fait que les réalisateurs ont une responsabilité envers leur public. Ils doivent s'assurer que leurs œuvres ne promeuvent pas une vision déformée de la réalité.

L'impact de cette critique

La critique de Tarantino sur "Patriot Games" a suscité des discussions passionnantes parmi les cinéphiles et les professionnels du cinéma. Voici quelques répercussions possibles :

1. Réflexion sur les choix narratifs :

   • Les réalisateurs pourraient être incités à repenser la manière dont ils résolvent les conflits dans leurs films, en tenant compte des critiques de Tarantino.

2. Encouragement à l'authenticité :

   • Les cinéastes pourraient être encouragés à créer des personnages plus authentiques et à explorer les conséquences réelles de leurs actions.

3. Débat sur la moralité dans le cinéma :

   • La discussion sur la moralité des personnages dans le cinéma pourrait s'intensifier, entraînant des débats enrichissants sur la responsabilité des artistes.

Conclusion

Quentin Tarantino continue de faire entendre sa voix dans le monde du cinéma, et ses critiques sont souvent percutantes et réfléchies. Son désaccord avec "Patriot Games" met en lumière des questions cruciales sur la moralité, la responsabilité et l'authenticité des personnages dans le cinéma contemporain. En tant que cinéphiles, il est essentiel de prendre en compte ces réflexions et d'engager des discussions sur l'avenir du cinéma et la manière dont les histoires sont racontées. La passion de Tarantino pour le cinéma est contagieuse, et ses critiques stimulent une réflexion nécessaire sur l'art de la narration.